Par une ordonnance rendue le 5 janvier 2021, le tribunal administratif de Lille a rejeté la demande de deux journalistes tendant à ce qu’il soit enjoint, en urgence, aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais de les autoriser à accéder aux différents sites où il est procédé à l’évacuation de campements sur les territoires des communes de Grande-Synthe, Coquelles et Calais.
A l’appui de leur saisine du juge du référé-liberté, les requérants ont fait valoir qu’à cinq reprises, les 29 et 30 décembre 2020, les forces de l’ordre leur ont interdit de pénétrer à l’intérieur des périmètres de sécurité instaurés autour des sites où étaient en cours des opérations d’évacuation de campements sauvages. Selon eux, ces interdictions avaient ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’expression, le droit à la dignité humaine, l’interdiction de traitements inhumains et dégradants et le droit de tout citoyen à demander des comptes à tout agent public.
Toutefois, le juge des référés a relevé que lors de l’audience tenue le 4 janvier 2021, les requérants n’avaient fait état d’aucune nouvelle intervention d’évacuation en cours ou à venir, à laquelle ils envisageraient d’assister, et qu’il a été indiqué en défense par les représentants des préfectures du Nord et du Pas-de-Calais que les évacuations étaient terminées.
Dans ces conditions, le juge a estimé que n’était pas caractérisée une situation d’urgence justifiant le prononcé de l’injonction demandée par les deux journalistes dans le délai de 48 heures prévu en matière de référé-liberté.